Commençons
par l’actualité et ton inévitable « J’t’emmerde ».
Quand as-tu fait ce morceau ?
Je l’ai fait il y a 2 an ½, et, par la force des choses,
on l’a laissé dormir. J’en ai rajouté une
couche, plus tard, à cause de péripéties que j’ai
eu avec d’autres. Puis on l’a remis au goût du
jour il y a 6 mois environ.
On pourrait croire que tu règles ici un certain nombre
de comptes. Or tu t’en défends. Pourquoi alors un tel morceau
?
Ce morceau n’est sûrement pas fait pour régler des comptes.
Le rap est franchement devenu un foutoir tu vois ce que je veux dire ? Il faut
dire bonjour à un tel ou un tel, manger avec un tel ou un tel, si tu veux
signer, tu connais le délire. Moi je suis dans le hip-hop depuis 1983,
et il y a un moment où tu te demandes ce qu’est cette grande famille
du hip-hop, si ce n’est que de l’hypocrisie et du business. Certes,
on sait à la base que c’est un business, mais il y a des trucs où t’es
là, t’hallucines, où tu te dis que pour faire un bon album,
il faut que tu aies un featuring avec Rohff, Pit etc.. C’est pas mon délire.
Moi je suis venu avec ma vision des choses, ce ras le bol, et ça me casse
les burnes au bout d’un moment.
Mais que ce milieu te casse les burnes et que tu en fasses
la critique, c’est une chose, mais que tu t’attaques personnellement à ses
membres, ça en est une autre…
Je ne suis pas un hypocrite, alors autant aller droit au but, et ne pas
faire semblant. On m’a dit « c’est pas bien de faire des nominatifs »,
mais je vais droit au but et j’assume mon délire.
Tu répètes à tout va que tu es dans
le hip-hop depuis 1983… ça fait donc 20 ans, et pourtant, très
peu te connaissent. Est ce que ce morceau n’est donc pas une façon
d’extérioriser toute l’aigreur que le fait de ne pas réussir
dans ce milieu t’a fait accumuler ?
Je vais t’expliquer quelque chose : je suis dans la mouvance hip-hop depuis
1983, mais je n’ai pas commencé par le rap. Je fais du rap depuis
1998 seulement. J’ai sorti un maxi, mais j’avais déjà prévu
de faire un album qui était en suspend. Mais je n’ai pas attendu
le rap pour faire de l’oseille moi. Et déjà, avant de faire
du rap, je faisais de la danse. La danse que tout le monde fait là, demande
qui l’a ramenée, et après tu verras qu’il n’y
a aucune aigreur chez moi. J’ai des potes qui ont des écoles de
danse en Allemagne, alors qu’ils dansaient comme des teubs. Mais tu fais
ton biz, c’est bien, maintenant, je dois faire le mien. Si l’amitié,
d’après eux, c’est « je te regarde tu manges et moi
je suis là », non : moi, les cacahuètes, j’aime pas
trop ça. J’aime les hamburgers, alors j’essaie de passer à autre
chose. Le hip-hop, ce n’est pas que du rap. Joey Starr était dans
le graff, moi, j’étais dans la branche dure du hip-hop, tu vois,
la dépouille etc etc..je suis dedans depuis 1983. Le rap, pour moi à la
base, c’était un truc de narvalos. Au début, je voulais
faire un bouquin, pas du rap.
Qu’est ce qui t’a convaincu de rapper plutôt
que d’écrire alors, qui t’a fait changé de trajectoire
?
Je n’ai pas changé ! J’ai saisi une opportunité qui
s’appelait Doc Gynéco. Je suis venu dans le rap alors que j’en
avais rien à foutre ! Là, on m’a dit « viens rapper »,
j’ai dit « je suis pas un guignol ». Mais je devais faire un
bouquin, et je me suis dit « tu prends des phrases de ton bouquin et je
te les mets sur une musique ». Mais mon bouquin, il sortira. Je le continuerai
après l’album. L’album, c’est juste une étape,
un exutoire sur mon délire. Parce qu’on voit ça comme la
bête d’arriviste ou quoi, mais pas du tout ! Faites votre délire,
et je fais le mien, sans m’arrêter au rap. J’ai eu une vie
avant le rap, maintenant je suis dedans, et forcément, il y aura une vie
après.
Parle nous un peu plus de ce bouquin que tu envisages
d’écrire…Peut-on
savoir de quoi il traitera ?
Il traitera de ma vie et de celle de mes potes, celle des Requins
Vicieux. Car je tiens à rétablir la vérité, sur ce qu’on
a vraiment fait, et ce qui a été mythifié. Et quand je dis
mythifié, c’est dans le mauvais sens. Sur Internet je vois de telles
conneries que je suis pété par terre…
Sur Internet, certains qui ne devaient pas savoir que
tu aimes les hamburgers t’ont surnommé le « José Bové du
rap en lutte contre la malbouffe radiophonique ». Que penses-tu de ce rôle
de porte parole ?
Rires… C’est quoi la malbouffe radiophonique ? Ahah, José Bové,
c’est pas mal ça ! Enfin, moi, j’ai juste dit tout haut
ce que beaucoup pensent tout bas.
S’infiltrer pour mieux régner, est ce dans cette
logique que tu es allé défendre ton maxi jusque sur Skyrock ? N’as-tu
pas oublié d’emmerder cette radio ?
Skyrock, c’est la radio la plus puissante dans le hip-hop en terme d’écoute
en France. C’est pas moi qui ait fait ça, mais ceux qui étaient
avant. Je ne peux pas aller cracher sur Skyrock, car je serais un hypocrite le
jour où tu me retrouveras sur Skyrock. Il faut pouvoir se regarder en
face avant de raconter tout un tas de conneries, et balayer devant sa porte surtout.
Moi je balaie devant la mienne avant de la franchir ! Skyrock, elle fait son
biz. Toutes les radios, si elles marchaient demain, feraient la même
chose que Skyrock.
Tu te sers de Skyrock ou tu l’apprécies
?
Skyrock ? Il y a de la musique dessus ! J’écoute toutes les musiques,
aussi bien Skyrock que RTL que Europe 1 que les radio schleus… j’écoute
tout ! Et j’apprécie toutes les musiques qui passent à la
radio, parce que la musique, c’est pas seulement le rap. Mais tu sais,
j’apprécie, comme je déteste. J’ai pas dit « Skyrock
c’est tout beau » ou « Europe 1 c’est tout beau » ,
parfois, même souvent, il y a des trucs nazes. Mais si ça fait avancer
son chmilblick à lui, c’est son problème. Comme je critique
les DJs, c’est exactement la même chose : il y a un moment où tu
dis « vous êtes là au début et vous voulez faire des
mix-tapes avec tout le monde pour vous faire connaître et soit-disant faire
connaître les autres », mais dès que vous arrivez à un
statut plus haut, vous oubliez le rap français ! Tu vas en boîte,
il n’y a pas de rap français , c’est que du ricain, du ricain,
du ricain… y a un moment, tu te dis que ça suffit d’être
une vache à lait ! Si nous on n’est pas là, vous n’êtes
pas là non plus ! Parce que beaucoup de gens mettent la musique avant
les artistes, mais la musique est tout le temps plate, et c’est toi qui
la module avec ta voix pour la rendre vivante, et ça, la plupart des mecs
l’oublient ! C’est nous qui sommes responsables du rap !!! Et sans
parler des médias derrière…parce que c’est la même
chose avec les magazines : ce sont des magazines spés, théoriquement
rap, et on voit dedans Morcheeba !!! Morcheeba ça pue ! Autant qu’on
voit Massive Attack ok, mais pas Morcheeba ! C’est une connerie ! C’est
du pompé sur du pompé sur du pompé ! Et on nous vend ces
mecs-là en nous disant que c’est terrible alors que c’est
déguelasse et que ça n’a rien à foutre dans un magazine
spé ! Dans Rolk & Folk j’aurais compris, mais pas dans un magazine
hip-hop spé ! Et Kenza !! .. On veut dire que le rap a un malaise, mais
ceux qui fabriquent le rap, des rappeurs aux médias, ce sont les premiers
fautifs.
Ces magazines dont tu parles ne sont-ils pas entrain
de préparer une éloge à Gab1 ? Comment ont-ils accueilli « J’t’emmerde » ?
Bah, il y a 15 jours, j’étais la dernière des bites. Aujourd’hui,
on dirait que j’ai des burnes énormes ! Tu vois ce que je veux dire
? Je suis Monsieur « One Again » !
Mais es-tu fier d’être devenu ce Monsieur avec « J’t’emmerde » ?
Même si on ne pouvait rêver meilleur coup marketing, n’est
ce pas dommage, voire abaissant, de te faire connaître d’un nouveau
public par un morceau aussi facile, caricatural, alors que tu as des morceaux
plus difficiles d’accès certes, mais plus riches à nous
offrir ?
C’est pas de la facilité attention !!! Je ne dis pas « c’est
de la merde ce que tu fais » attention ! Ecoute bien ! J’ai 36 berges,
j’en suis pas là ! Il fallait que je fasse un morceau comme ça
parce que beaucoup ouvrent leur clapet, mais pas un ne l’a fait. Il a fallu
que je le fasse, personne ne l’avait fait.
Sheryo nous avait offert des prémices, avec Asken
puis AKH…
Mais je l’ai fait avant Sheryo si tu veux savoir ! Et puis, déjà sur
PC1 je l’avais fait (avec Booba). Et pour revenir à Sheryo, il faut écouter
ce qu’il faisait avant, et puis après être passé par
nous. Moi, c’est juste ça. Après, j’ai pas de griefs
personnels avec un tel ou un tel. Je suis resté correct, j’ai insulté le
père ou la mère de personne.
Ce morceau reste emprunt de «faites ce que je dis
mais pas ce que je fais», parce que tu as beau critiquer Sheryo et ses
ambiguïtés majors/indés, tu n’es pas le dernier à envoyer
tes maquettes aux Majors…
Moi, tu m’as vu en major ? Non ! …
Si les maquettes y traînent, c’est à cause du boulot du producteur,
pas de l’artiste. Il faut aussi différencier : je suis producteur
et éditeur avant, et la troisième casquette, celle de rappeur,
est arrivée plus tard. Mais il faut le savoir : je n’ai jamais démarché,
moi, le rappeur.
Pourquoi alors sortir ton maxi chez Capitol, et non plus
chez Chronowax ?
Moi, je suis aussi un business man. Donc il faut que mon travail
soit fait avec des gens qui font aussi du business, et pas des
guignols comme Chronowax. Parce qu’on voyait les disques de Less Du Neuf se retrouver dans la techno, il
faut arrêter de déconner ! On allait dans des villes faire des concerts
alors que personne ne savait qu’il y avait un CD, faut pas déconner
!
Et si on t’apportait un gâteau au goût
de Major pour une licence, tu y croquerais ou tu le croirais empoisonné ?
Je pense toujours qu’il est empoisonné. Jamais je signerai en licence.
Après, je suis curieux… Mais il faut savoir que ça fait
6 ans qu’on rappe, et que ce morceau, on n’a jamais voulu de moi
en maison de skeud ou quoique ce soit. Et si ce morceau m’a ouvert des
portes, s’il a fallu ce coup de latte pour les ouvrir, eh bien tant mieux
pour moi ! On arrive avec les moyens qu’on a, et j’arrive avec les
miens ! Ca dérange, très bien. Moi j’ai donné mon
opinion sur le rap d’aujourd’hui, voilà. Après qu’on
me dise que je ne suis pas un rappeur, que je n’ai pas de flow, d’une
part personne dans le rap n’a dit qu’il fallait avoir du flow, et
d’autre part « rap » en anglais ça veut dire parler.
Tu te défends déjà sur ton flow avant
d’être critiqué…
J’suis un mec rapide moi, je me prends pas la tête ! J’ai déjà fait
un morceau qui s’appelle OCB, et ce qui se passe à la fin, je le
dis déjà dans le morceau ! Je tente !!! Il faut tenter dans la
vie ! Il ne faut pas avoir le syndrome du footballeur qui se dit « putain
j’aurais pu faire un crochet et marquer le but ! ». Non, je tente.
Je me péte la gueule, tant pis. Mais si ça marche, ça viendra
de moi et mes potes. Et de personne d’autres. De tout ce que j’ai
fait jusqu’à présent, la seule personne à qui je dis
merci, c’est Doc Gynéco ! Le reste : « bonjour, ça
va, super… ».
Si le flow ne semble pas une qualité primordiale à tes
yeux pour un rappeur, qu’est ce qui l’est ?
Pour moi, la première qualité d’un rappeur, c’est sa
sincérité. Et la deuxième, ce sont ses textes. Son flow,
je m’en tape. Ce sont tous des pompeurs de flow, donc qu’ils arrétent
de me casser les burnes. Moi justement, avec seulement ma voix, je me différencie
d’eux ! Parce que je pourrais faire comme eux, c’est facile, d’ailleurs
dans ce morceau, je peux faire le flow à tout le monde, c’est pas
un problème, mais ça ne m’intéresse pas du tout. Je
me démarque d’eux, pas besoin de faire des « One Again ».
C’est juste ça.
Il y a un mythe autour de la violence de ton personnage.
Un mythe qui justifierait entre autre le fait que personne n’ose répondre à ton
morceau. Comment l’expliques-tu, et surtout comment le ressens-tu ? N’y
a-t-il pas un certain kiff chez toi à l’entretenir ?
C’est pas mon problème ! Je ne l’explique pas… (il
boit)….c’est vrai (il reboit)…j’ai fais des choses
dans ma vie…(et encore !) …violentes parfois… J’en
ai payé certaines. Il y en a d’autres que j’ai pas payé,
et tant mieux pour moi. Que ça entretienne le mythe, ça ne me gêne
absolument pas. Mais je suis tombé 3 fois depuis 1985, dont 4 mois fermes
la dernière fois pour port d’un cran d’arrêt. Et c’est
pas le kiff. Donc au bout d’un moment, je me dis, si, être tranquille,
tourner sa tête à gauche et à droite, c’est kiffer,
eh bien j’en ai rien à foutre, je ne suis pas Al Pacino. J’suis
pas un rital ! Je préfère marcher tout droit, j’ai pas le
temps de me retourner. Tout ce que je dis, c’est « ne tirez pas en
dessous de la ceinture ».
Que les mecs se chient dessus ou pas, ce
n’est pas mon problème.
J’ai fait mon morceau, parce que j’avais un raz le bol. Je ne suis
pas une putain, et j’assumerai tout, même s’il faut aller sur
le bitume. Je suis fait de chair et de sang… !
Laissons de côté ce titre pour avancer vers
l’album. Peux-tu nous en dire plus sur ce que tu nous prépares
?
Il me reste 2 titres à faire ; j’en ai déjà fait 15.
A la prod, il y a un titre d’Yvan, un d'un de Tandem et tout le reste a été produit
par Ol’Tenzano. Quant aux invités, il n’y aura que Less’Du
Neuf.
Comment définirais-tu cet album ?
Cet album, c’est ma vie. J’ai mis beaucoup d’opinions dedans.
Si les gens s’offusquent ou se butent,
eh bien, je les emmerde.
Avec un titre comme « 33 ans comme l’autre »,
tu attaques directement la religion. Pour toi, croire est une faiblesse ?
Euh…à la fin de mon morceau, je dis « L’homme a toujours
voulu croire en quoique ce soit, car il est difficile de croire en soi ».
Cette phrase résume bien mon point de
vue…
De quoi traitent les autres morceaux ?
Il y a « Enfant de la D.A.S.S », « Ma trilogie », « Cavale », « Bracos », « Donjon », « Femmes ».
Il y a aussi un morceau sur les proches que j’ai perdu, sans refrain, car
je ne conçois pas faire un morceau sur des disparus avec un refrain, car
c’est sacré ces trucs-là, c’est mystique… Ce
morceau là, et « Enfant de la DASS », ce sont les deux qui
me tiennent le plus à cœur. Tu sais que la vie ne tient pas à grand
chose, qu’il faut essayer de vivre l’instant présent et de
ne pas faire des calculs à la con, car il y a toujours un grain de sable
quelquepart. Mais bon, je me mouille pas plus, pour que tu aies d’autres
questions quand l’album sera là. Mais tu verras qu’il n’a
rien à voir avec « J’t’emmerde »…
J’espère...
Non, mais moi j’espère même pas. Il faut parfois être
réaliste. Si j’avais pas fait ce morceau, je ne serai pas là.
Mais bon voilà quoi, c’est un morceau où j’ai donné mon
avis sur certains.
D’ailleurs, certains mais pas tous…des emblèmes
du rap, comme Akhénaton ou le 113, sont étrangement épargnées.
Font-ils partie des rares artistes rap que tu respectes ?
Non, non ! C’est juste que j’en avais rien à battre,
mais alors rien…
Finalement on peut voir une certaine forme d’amour dans
ceux que tu critiques, dans la mesure où tu parviens pas à être
indifférent à leur égard, à commencer par Booba,
non ?
Oui, il est sympa ! Il est sympa le petit ourson !!! Moi comme
je dis, avant de venir là dedans, je connaissais déjà mes potos. Je l’ai
vu de loin ce milieu. Donc je savais. Mais la seule chose qui m’a effrayé,
c’est que c’est arrivé tellement vite. Enfin, effrayé c’est
un grand mot. Mais pour le reste, je regarde, je fais comme j’ai toujours
fait. Ce serait le piège que ça me change d’ailleurs, ça
risquerait de me baiser. Tu vois, dans le fond, je respecte tous les rappeurs
: à partir du moment où tu sors une plume, pas de problème.
Maintenant c’est ce que tu dis que je n’aime pas, alors je préfère
te le dire plutôt que de te serrer la main tous les jours. Les appréciations,
c’est comme les couleurs, t’aimes ou t’aimes pas. Et à partir
du moment où t’es établi, on ne devrait pas toucher à toi
? Ohhh, t’es qui toi ma gueule ! Ces gens-là, ils sont là où ils
en sont grâce a nous qui avons acheter leurs CDs, donc soyons sincères
avec eux. On dirait qu’il faut polir tout ce qu’il y a à polir,
mais c’est pas vrai ! Tu prônes des choses tous les jours, eh bien
il faut les assumer ! Sinon attend toi à te faire critiquer ! Parce que
c’est bien beau de dire « Nique la police » mais quand t’as
un problème tu vas voir les kondés ! Attends, je vais pas citer
des noms. Mais moi, si je dois dire « Nique la police », je le dirais
jusqu’au bout, je ferais pas semblant ! C’est ça leur problème
! Caillera ou pas caillera, ça veut dire quoi ? Moi on m’a dit « pour être
dans le rap maintenant, il faut être une caillera »! Moi j’suis
pas une racaille ! Je ne sais pas ce que ça veut dire ! Et « J’t’emmerde »,
c’est un coup de gueule contre ça ! Et y en a pas un qui disait « que
le hip-hop français repose en paix », eh bien, avec ce morceau,
il vient de se réveiller en 15 jours le hip-hop on dirait non ? Bande
de tafioles ! Si l’homme à abattre c’est moi, alors abbatez
moi bande de tafioles ! Je suis là !!!
Monsieur Gab'1 qui avez l’air énervé,
et qui écoutez plein de musique, peut-on savoir ce qu’on peut
entendre chez vous en ce moment ?
System of a down, Craddle of filth... En ce moment, il faut prendre
du recul sur ce qui se passe. Je reviens à ce que j’écoutais en premier.
Le rap n’est arrivé qu’en 83. Et avant j’ai écouté beaucoup
de choses. J’écoutais Genesis avant que Phil Collins ne se barre
du groupe. Black Sabbath…Beastie Boys, mais pas pour les conneries qu’ils
disaient dedans, mais pour la gratte. J’aime bien la gratte, même
s’il n’y en pas dans mon album, à part sur « J’t’emmerde ».
J’aime tout ce qui énervé. Mais j’adore aussi le piano
! D’ailleurs, si t’aimes la violence, t’es obligé d’aimer
ce qui est le contraire de la violence. J’suis un extrême, j’y
peux rien ; j’aime les symphonies, j’y peux rien ! Et puis en rap,
j’aime bien le premier Nas,
Kool G Rap, Eazy E, les premiers
KRS-One, certains trucs de Busta
Rhymes.
Une dernière pour la route : pourquoi Jean Gab1
? A cause des films ?
Non ! J’ai vu plus de films avec Paul Maurice qu’avec
Jean Gab1 ! MC Paul Maurice ! (rires)
Mais il y a pleins de raisons, le fait
que je sois arrivé dans le rap à proprement
parler tardivement, le fait que je sois parisien, le fait que son parcours cinématographique
ressemble à ma vie, etc… et puis, GAB1, ça
a une signification en allemand,
mais je vous laisse chercher !
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